Interview de Benoît Escrig

Maître de conférences à l’ENSEEIHT et conseiller pédagogique de Toulouse INP

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B. Escrig

B. Escrig

Benoît Escrig est ingénieur en électronique et docteur en traitement du signal. Il est maître de conférences à l’ENSEEIHT à Toulouse où il enseigne les systèmes de télécommunications. Depuis 2014, Benoît Escrig est également conseiller pédagogique de Toulouse INP.

Dans ses missions de conseil et d’accompagnement, il anime des formations à destination des (nouveaux) enseignants-chercheurs, il accompagne les équipes pédagogiques dans le développement de nouveaux dispositifs d’enseignement-apprentissage. Il s’est également spécialisé dans l’accompagnement des établissements pour mettre en place des approches par compétences.

 
Il était l’invité du CAP le 7 novembre dernier pour donner les clés de la motivation des étudiants aux enseignants-chercheurs présents.
 
  • Quel thème avez-vous abordé lors de votre conférence ?
La conférence traite de la motivation des étudiants. C’est un point important dans le développement professionnel enseignant. C’est d’ailleurs une des premières questions que se pose la plupart des enseignants : comment peut-on motiver les étudiants ?

Etre motivé, c’est s’engager à apprendre. Pour cela, il faut que les étudiants attribuent de la valeur à ce qu’on leur propose. Il faut que ce soit intéressant, il faut ce que soit important pour eux, il faut qu’ils jugent ça utile, il faut qu’ils se sentent compétents pour suivre le cours. Il faut aussi qu’ils sentent qu’ils ont un peu de marge de manœuvre dans ce qui se passe. Si ce n’est que du transmissif, ça ne le fera pas…

J’ai travaillé là-dessus et je propose des techniques : changer, alterner les méthodes d’enseignement, négocier avec les étudiants le retard en classe, l’utilisation des téléphones portables…
 
  • Racontez-nous une expérience en pédagogie innovante
J’ai publié il y a quelques années, dans une conférence qui s’appelle Question de pédagogie dans l’enseignement supérieur, un dispositif que j’ai appelé la question préalable de synchronisation. Un terme très compliqué pour quelque chose de très simple : je commence toujours mes cours par une question pratique, un problème à résoudre. J’essaye de faire en sorte que les étudiants pensent le résoudre sans grande difficulté, alors que ce n’est pas le cas. Cela génère un conflit cognitif. Lorsque l’on arrive à générer ça chez les étudiants, ils sont captés ! Tout d’un coup, on est allé un peu à l’encontre de ce qu’ils pensaient avant, et cela suscite de l’intérêt. Ça peut être une bonne technique pour débuter son enseignement, trouver une petite question qui titille la curiosité des étudiants !
 
  • Quels conseils donneriez-vous à nos enseignants ?
Etre curieux de la pédagogie universitaire, adopter une posture qui consiste à ne jamais se dire qu’on en sait assez. Je suis enseignant-chercheur et c’est notre kiff à tous de savoir ! Si on est là, c’est parce qu’on aime le savoir ! Il ne faut pas non plus hésiter à demander un accompagnement, un soutien… Parce qu’il y a des choses dont on entend parler mais qu’on ne connait pas forcément. Vous avez la chance, le privilège d’avoir un centre d’accompagnement. Rare sont les endroits où il y en a. J’encourage donc vraiment les collègues à solliciter cet accompagnement parce que ça ouvre des portes, des perspectives sur la façon d’enseigner, qui sont extraordinaires !

 
Thématique(s)
Témoignage CAP
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Mise à jour le 21 mars 2022