Interview de Florence Kohler

Architecte de formation et cheffe de projet à la Mission Expertise Conseil auprès des établissements au sein de la Direction de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation

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Florence-Kohler

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Florence Kohler architecte de formation, est cheffe de projet à la Mission Expertise et Conseil auprès des établissements au sein de la Direction Générale de l’Enseignement Supérieur et de l’Insertion Professionnelle du ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Elle conseille les établissements d’enseignement supérieur sur la transformation de leurs locaux. Elle a piloté plusieurs guides sur l’immobilier universitaire : " Campus d’avenir : concevoir des espaces de formation à l’heure du numérique " mis en ligne en 2015 et plus récemment en janvier 2020 : " Espaces universitaires : osons le co-design et le design thinking !"
 
  • Elle a fait une conférence le 24 septembre 2020 à l'UPVD : Vers de nouvelles conceptions des espaces d'apprentissage
  • Quel thème avez-vous abordé lors de votre intervention ?
J’ai abordé la question de la transformation des locaux de l’enseignement supérieur à l’époque du numérique, c’est-à-dire comment le numérique au service d’une pédagogie collaborative, entraîne la transformation de nos espaces de cours (amphithéâtres, salles de TD…), et fait émerger de nouveaux espaces d’apprentissage formel comme les learning-labs, learning centers… et comment on voit apparaître de nouveaux lieux d’apprentissage informel comme les fab-labs ou les halls une fois équipés de Wifi et de mobilier confortable.

J’ai aussi parlé d’une nouvelle approche pour concevoir ces locaux qui est le co-design ou le design thinking, c’est-à-dire comment associer personnels, enseignants, étudiants à la conception de ces locaux.
 
  • Comment avez-vous découvert le design thinking ?
Jusqu’en 2015, je ne savais pas ce que c’était. Il se trouve qu’il y avait une grande manifestation des CROUS sous l’intitulé « Le design thinking dans les CROUS » à laquelle je me suis rendue. Tous les directeurs de CROUS étaient réunis avec un certain nombre d’agences de design. Le design, je savais ce que c’était puisque je suis architecte. L’agence de design « Les Sismo », lors de son intervention, a expliqué que si la commande était de dessiner un pont pour franchir une rivière, la première question qu’elle se posait était : dessiner un pont, oui, mais pour faire quoi ? Si on a besoin de traverser la rivière parce qu’on veut des nouvelles de sa famille, on peut téléphoner. Si on souhaite se promener, on peut prendre un bateau. La première question à se poser est celle du sens et des usages, et c’est ainsi que procède le design thinking : la démarche commence par une observation des pratiques des usagers pour poser une problématique qui fasse sens. Ce questionnement sur le sens m’a paru essentiel et à partir de là, je me suis intéressée à cette approche.
 
  • Quels conseils donneriez-vous à nos enseignants ?
Je veux leur donner des conseils utiles en terme de conception d’espaces et non de pédagogie car ce n’est pas mon domaine. S’ils ont envie de concevoir des espaces qui correspondent à leur pédagogie, à des usages qu’ils voudraient mettre en œuvre, il faut qu’ils s’en sentent légitimes : ils connaissent parfaitement leurs besoins mais ils ont intérêt à s’entourer des étudiants, des personnels, des experts des services du patrimoine et du numérique, afin d’agréger leurs compétences et savoir-faire et de pouvoir ainsi imaginer, créer des espaces différents de ce qu’ils auraient conçu depuis leur seul point de vue. Le design thinking permet cette conception participative.

Thématique(s)
Témoignage CAP
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Mise à jour le 21 mars 2022